Du latin Frontus dérivé de frons : le front
Premier témoignage sur Saint Front : au VIIème siècle, St Géry évêque de Cambrais, dans sa biographie : Géry entra « dans l’église où était le tombeau de Front et voulant se débarrasser de son bâton, le tendit à celui qui aurait dû le recueillir ; miraculeusement le bâton resta debout. ».
Communément, la vie de Saint Front se situerait durant le IV° siècle ; ermite, il se serait retiré du monde dans une grotte d’un puy (lieu élevé) ; lieu qui reçut son tombeau et fut appelé : Puy-Saint-Front.
Sa notoriété a fait naître une légende, légende illustrée par les vitraux de l’abside de la cathédrale.
Dans la Saga de Saint-Front, le Père Pommarède la raconte. Il aurait donc vu le jour au premier siècle, à Lanquais (Dordogne) ; à l’âge de sept ans apprend les lettres ; à l’adolescence il mène la vie de moine. Il « ordonne » deux compagnons. IL va à Rome où il délivre du démon la fille d’un sénateur ; alors, Saint Pierre lui assigne avec le siège épiscopal, la mission d’évangéliser le Périgord. Il lui adjoint un prêtre du nom de Georges – le 3ème jour du voyage, Georges meurt. Revenu en larmes auprès de Pierre, Front reçoit de lui le bâton pastoral avec lequel il va ressusciter le défunt. Une grande foule se convertit au Christ et Front élit parmi eux 70 disciples avec lesquels il arrive à Périgueux. Persécutés par le consul Squirius, ils décident de se retirer dans le désert. Ils souffrent de la faim ; un ange apparaît alors à Squirius et le somme de pourvoir au ravitaillement de Front. Il lui envoie 70 chameaux chargés de vivres ; lorsque ces animaux revinrent avec la moitié de leur nourriture, Squirius qui les croyait morts, exulta de joie et demanda le baptême.
Autre récit tiré de la vie de St Front par Sebalde, traduit par Jean Dumonteil – XVII°. Front et Georges se séparent dans le Velay – Front part avec Anian, Frontais, Sevein, Severian, Silain et les autres – il fait plusieurs miracles. A Vesunna où était la statue de Vénus et d’autres dieux, il convertit en cendres une statue d’où sortit un dragon. Il va dans beaucoup de villes.
Autre légende : Saint Front présentait le phénomène de la bilocation : un jour qu’il officiait à Saint Etienne à Périgueux, il eut la vision de son amie Marthe (sœur de Marie-Madeleine, qui avait vaincu la Tarasque) se mourant et à qui il avait promis de l’assister pour ses funérailles ; et l’on vit d’un côté à Périgueux, un chantre tentant de réveiller Saint Front pendant la messe et de l’autre à Arles, Saint Front conduire les funérailles de son amie. Il a oublié un gant à Tarascon. Il nomma Anian comme son successeur. »
Dans la Légende dorée de Jacques de Voragine (la Pleiade) : récit de la mort de Sainte Marthe : « Le jour suivant [de sa mort], qui était un dimanche, comme on s’adonnait aux louanges autour de son corps, vers l’heure de tierce, le Seigneur apparut à Saint Fronton qui célébrait la messe à Périgueux et qui, après l’Epître, s’était endormi sur sa chaire : « Mon cher Fronton, lui dit-il, si tu veux accomplir ce que tu as autrefois promis à notre hôtesse, lève-toi vite et suis-moi ! ». Fronton s’exécuta et ils se retrouvèrent aussitôt à Tarascon, où ils chantèrent des psaumes autour du corps de Marthe et dirent ensemble tout l’office, les autres leur répondant ; puis ils mirent de leurs propres mains son corps au tombeau. Mais à Périgueux, une fois les chants terminés, le diacre qui devait lire l’Evangile réveilla l’évêque pour obtenir sa bénédiction ; à peine sorti de son sommeil, celui-ci s’écria : « Mes frères, pourquoi m’avez-vous réveillé ? Le Seigneur m’a conduit auprès du corps de Marthe, son hôtesse, et nous lui avons donné une sépulture ; envoyez-y donc vite des messagers, afin qu’ils me rapportent mon anneau d’or et mes gants en vair, que j’ai ôtés et confiés au sacristain le temps d’ensevelir le corps, et que j’ai oubliés parce que vous m’avez réveillé trop tôt. » On dépêcha donc des messagers, qui trouvèrent tout comme l’évêque l’avait décrit, et qui rapportèrent l’anneau et un seul gant, car le sacristain garda l’autre comme preuve de ce qui s’était passé. Saint Fronton ajouta encore ceci : « Alors que nous sortions de l’église après avoir donné une sépulture au corps, un frère de ce lieu, versé dans les lettres, nous suivit pour demander au Seigneur de quel nom il devait l’appeler. Ce dernier ne répondit rien, mais il lui montra un livre qu’il tenait ouvert à la main, dans lequel il n’y avait rien d’écrit sauf ce verset : Eternelle sera la mémoire de mon hôtesse emplie de justice ; elle n’aura pas à redouter d’entendre des paroles mauvaises au jour du Jugement. »