Aucun texte néo-testamentaire ne fait allusion aux conditions dans lesquelles la Sainte Vierge quitta ce monde ; la fête de la Dormition est inspirée par la tradition. Le récit de la mort de Marie, tel qu’il circula dès les premiers temps du christianisme, fut consigné par Saint Jean Damascène :
Les apôtres se trouvaient dispersés aux quatre coins du monde, et la Vierge Marie qu’hébergeait chez lui l’apôtre Jean à Jérusalem, sentant ses forces arriver à leur fin, émit le désir d’être une dernière fois entourée par le groupe des douze disciples de son Fils.
Aussitôt ceux-ci se retrouvèrent miraculeusement à son chevet, en empruntant la voie des airs. Ils assistèrent aux derniers moments de celle qui fut « le temple de Dieu » et virent venir son Fils pour recueillir l’âme de sa mère, qui fut enterrée près de Gethsémani. Or, St Thomas, arrivé en retard selon son habitude, demanda à contempler une dernière fois les traits de celle qui avait enfanté son Seigneur. On se rendit auprès de son tombeau, on l’ouvrit, il était vide. Marie apparut alors et confirma sa bienheureuse assomption dans la chair.
Les textes apocryphes consacrés à la mort de Marie, sont légion. Conservés en grec, en copte, en syriaque, en arabe, en arménien, en géorgien, en éthiopien, en latin et en irlandais, ils sont souvent appelés Transitus Mariae (littéralement passage de Marie de la mort à la vie). Ils ne constituent pas un ensemble de récits homogènes.
Dans certains récits, Jésus descend sur terre pour recevoir l’âme de sa mère, tandis que son corps est transféré dans un endroit secret. Leur réunion se fera à la fin des temps. Marie subit donc ici la destinée commune de l’être humain, si ce n’est que son corps subsiste sans corruption. C’est ce qu’affirme notamment le Transitus attribué à Jean l’Evangéliste. Vraisemblablement composé en grec, au plus tôt au début du V° siècle, ce récit a joui d’un grand succès dans le monde byzantin, où il était lu lors de la commémoration liturgique de la Dormition de Marie, le 15 août.