Sur deux travées de la vieille église, a été bâti le clocher au début du 11° s ; haut de 65 m, assise rectangulaire allant au carré par des retraites successives, dissimulées par des degrés. 3 étages, au dernier : plan circulaire – 42 colonnettes, au sommet un ange, pour attirer l’attention, regarder au-dessus comme un doigt dressé.
Viollet-le-Duc : « C’est une conception vraiment belle et originale que ce clocher de Saint Front. Nous n’en connaissons point un qui le vaille, et c’est vraiment original que de l’avoir couronné d’une coupole à 60 mètres du sol ».
Il s’élève à environ 65 mètres. Il semble carré ; en fait, il part d’une base rectangulaire et gagne progressivement le carré par des retraits insensibles à l’œil.
L’étage inférieur correspondant au niveau des coupoles octogonales de la base, se termine en haut par une ceinture de corbelets entre lesquels se trouve un premier rang de métopes sculptées. Ces métopes représentent un lion sur le milieu des faces nord et sud puis à droite et à gauche de ce lion, des griffons tournés vers lui et dans l’attitude de la marche.
Le deuxième étage, celui du milieu, se compose de 4 pilastres sur chacune de ses faces ; dans les intervalles, s’ouvrent deux rangs de fenêtres superposés. A la hauteur des chapiteaux couronnant ces 12 pilastres, une frise les reliant entre eux fait le tour du clocher. Elle est formée de corbelets à rouleaux séparés par des métopes sculptées. C’est au milieu de cette frise et sur les faces nord et sud : deux agneaux crucifères. A droite et à gauche de cet agneau, 4 brebis dans l’attitude de la marche, se dirigeant vers lui. Sur les côtés de l’est et ouest, l’agneau est remplacé par un loup à la gueule ouverte et dans la position d’un animal s’élançant vers une proie. A part la métope affrontant ce loup qui est un chien qui se dresse contre le loup, les autres métopes portent des brebis tournées vers le loup central et se dirigeant vers lui.
Dans la frise du 3ème étage, les métopes sont formées de têtes plus ou moins semblables entre elles : 9 sur chacune des 4 faces. Le troisième étage passe du plan carré au plan circulaire au moyen d’escaliers (à l’intérieur est une coupole au-dessus de la chambre des cloches. Le cercle terminal porte une couronne de 42 colonnettes supportant un large bandeau dont la frise est sculptée en bas-relief de médaillons figurant des atlantes nus et accroupis (les âmes du Purgatoire : femmes et hommes nus dans une attitude d’oraison en levant les yeux plein d’espoir vers les anges qui viennent les libérer pour les emporter au Paradis). Un cône squameux amortit l’ensemble et il est sommé d’un ange.
Le clocher renferme une batterie de cloches organisées en carillon. Les cloches invitent à venir. Carillon de17 cloches, dont les 7 cloches de volée : la plus grosse, le bourdon pesant 2088 kilos et la plus petite pesant 391 kilos.
Quelle pensée symbolique ? Dans la frise du bas, le monde animal des griffons converge vers le lion, vers Notre Seigneur, le vrai Lion de Juda principe et fin de la création. Dans la frise du 2ème étage, l’agneau portant la croix est notre Seigneur vers lequel vont les brebis. Il est venu racheter les âmes par la croix et les conduire à sa suite vers leur destinée bienheureuse. Sur les côtés est et ouest le loup c’est Satan qui cherche à attirer les âmes pour les perdre. Le chien qui affront le loup : c’est l’Eglise. Dans la frise du 3ème étage, c’est les esprits angéliques 9 têtes comme il y a 9 chœurs dans la hiérarchie des anges.