Arithmosophie


ou numérologie spirituelle.

Les nombres, en grande quantité dans les Saintes Écritures, sont investis par les Pères de l’Église d’une dimension spirituelle. En voici quelques-uns parmi beaucoup d’autres :

3 – la Trinité en un seul Dieu, la foi, l’espérance et la charité, ou bien le Christ tombant trois fois sur le chemin du calvaire. Lui qui, selon les Ecritures, a été tenté trois fois dans le désert, que Pierre a renié trois fois, e qui ressuscitera au troisième jour.

5 = Somme du premier nombre pair et du premier nombre impair 2+3.

Il est signe d’union. Il est symbole de l’homme : cinq parties en forme de croix : les deux bras, le buste le centre, abri du cœur, la tête et les deux jambes

7 = toute la Création, car 7 est la somme de la Trinité et de 4, la matière créée, (4 éléments, 4 points cardinaux, 4 saisons, 4 phases lunaires, 4 fleuves du paradis terrestre…), représentant ainsi la perfection divine dans le cycle achevé de la Création. Les exemples sont innombrables dans la Bible.

6 = bien que représentant, dans l’Antiquité, chez les pythagoriciens, un nombre parfait, il devient, par opposition, dans la tradition chrétienne, synonyme d’imperfection, d’insuffisance, d’infériorité, par rapport au précédent et doit donc être associé au Mal (cf. le nombre 666).

8 = succédant au 7, il amorce un cycle nouveau, celui du règne du Christ débutant par le baptême (baptistères souvent octogonaux). Temps du renouveau, de la régénérescence et de la Résurrection. Lorsque les saintes femmes viennent au tombeau pour embaumer le corps de Jésus, le lendemain du sabbat – le premier jour d’une semaine nouvelle qui commence, le 8ème jour – les anges de lumière leur indiquent que Jésus n’est plus là et dans Jean-20, Marie-Madeleine rencontre le Christ ressuscité. Le nombre 8 est donc bien associé au Christ et à sa Résurrection (d’où 888). De nombreux indices testamentaires le confirment : seules 8 personnes sont sauvées dans l’Arche, Noé et sa femme, leurs trois fils avec leurs épouses, après que l’eau purificatrice du Déluge ait permis le passage d’un monde ancien à la création d’une ère nouvelle, l’alliance de l’arc-en-ciel, entre Dieu et la terre (Genèse-9, 13). La cérémonie de la circoncision, signe de l’Alliance avec Dieu doit se dérouler le huitième jour après la naissance. Choisi par Dieu, David, souche de la nouvelle lignée familiale des rois de Juda et d’Israël, dont Jésus est le rejeton (Isaïe-11), est le huitième fils de Jessé-Isaïe à Bethléem. Jésus énonce les 8 Béatitudes qui inaugurent la construction du Royaume en accomplissant la loi et les prophètes (Matthieu-5). Ce sont bien 7 apôtres dans la barque et le Christ sur la berge qui animent la scène de la Pêche miraculeuse (voir ci-dessous).

12 = le nombre de l’Église, car pour saint Augustin, la Trinité est propagée aux quatre horizons du monde par l’Église universelle. 12 apôtres, 12 tribus d’Israël, 12 mois de l’année.

40 = marque un temps suffisamment long pour passer d’un monde ancien révolu à un temps nouveau : les 40 jours du Déluge (Genèse-9), les 40 années d’errance du peuple hébreux en attente de Terre promise (Exode-16), les 40 jours de retrait de Jésus au désert (Marc-1) …

153 = Pourquoi y a-t ‘il donc 153 gros poissons dans le filet de la Pêche miraculeuse (Jean-21, 11) ? Après une nuit de rude labeur, sans rien prendre, sur le lac de Génésareth-Tibériade, 7 apôtres aperçoivent, au petit matin, quelqu’un qui leur conseille de jeter le filet à la droite de leur barque. L’événement miraculeux les pousse à reconnaître Jésus qui, de par sa mort et sa résurrection, est devenu le Christ-Dieu. La Pêche miraculeuse constitue l’un des actes fondateurs de toute la spiritualité chrétienne, la mission apostolique confiée aux apôtres et à toute l’Église : peu avant son Ascension, sa disparition aux yeux des hommes, le Christ institue ses apôtres dans leur mission future, propager partout son enseignement (ils seront “pêcheurs d’hommes”), à toutes les Nations dont on disait communément qu’elles étaient au nombre de 153. Ils seront chargés de lancer le filet de l’évangile dans l’océan des peuples et amener l’humanité soit 153 (la chrétienté à venir) dans la barque de l’Église. Curiosité de ce nombre : Saint Augustin (Traité CXXII) nous apprend que 153 est la somme des 17 premiers nombres (on dit qu’ils sont triangulaires) ; 17 (Christ)* + 153 (humanité) = 170, multiple de 17, soit les Épousailles mystiques que sera l’Église universelle à venir, ou encore (1+7) + (1+5+3) = 17. Une des trois théophanies (révélation de la nature divine du Christ par le Père, avec, dans sa troisième phase, son annonce de la Passion,) se déroule au cours de la Transfiguration, dans Matthieu-17, elle-même préfigurée dans Exode-17 et conclue dans Luc-17, les trois textes parfaitement complémentaires. La Transfiguration est parallèlement décrite chez Marc-9 ou Luc-9. Notons que 17×9=153.